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La brieveté des gastrocnémiens : conséquences mécaniques, cliniques et thérapeutiques


Cet article est tiré du mémoire d’Arken LAOUITI sur La brièveté des gastrocnemiens : mise a jour des connaissances et consequences cliniques ostéopathiques. Revue de littérature réalisé en 2014 au CEESO Paris 

I. Définition

La brièveté des muscles gastrocnémiens (situés au niveau du mollet) est un phénomène méconnu du monde médical alors qu’elle touche 50% de la population avec une plus grande prévalence chez la femme. Il s’agit d’un manque de souplesse du complexe gastro-achiléo-plantaire qui va fortement perturber la marche et entrainer des symptômes locaux et très à distance jusque dans le rachis. 

II. Rappels anatomiques

Le complexe gastro-achiléo-plantaire comprend les muscles gastrocnémiens (au niveau du galbe du mollet), du tendon d’Achille et de l’aponévrose plantaire. Ces 3 structures sont intimement liées anatomiquement et fonctionnellement. 

Les gastrocnémiens tirent sur le tendon d’Achille qui tracte le calcanéum (l’os du talon) et met en tension l’aponévrose plantaire ce qui induit une flexion plantaire, c’est-à-dire le déplacement de la pointe du pied vers le bas. 

Ce mécanisme permet la phase de propulsion du pied lors de la marche lors de la phase d’appui. Dans un premier temps, le pied touche le sol par le talon, puis le bord externe du pied et l’avant pied, le tout genou tendu. Puis le poids du corps bascule en avant, toujours le genou tendu ce qui entraine une flexion dorsale de pied « passive ». C’est lors de cet instant au point X que les gastrocnémiens se contractent pour propulser le pied. 

IV. Conséquence biomécanique de la brièveté des gastrocnémiens

La brièveté des muscles gastrocnémiens entraine un manque de souplesse des 3 structures anatomiques ce qui augmente la tension musculaire et va entrainer ce que l’on appelle un « équin » de cheville : en position allongé le pied est globalement perpendiculaire à la jambe, avec un équin le pied est déporté vers la flexion plantaire. Ainsi si on reprend le premier schéma, le manque de souplesse entraine une traction des gastrocnémiens supplémentaire sur le tendon d’Achille et l’aponévrose plantaire non pas du à la contraction des gastrocnémiens mais bien au manque de souplesse global.

Ce leger équin (5-10°) va perturber profondément la marche. Lors de la phase d’appuis, l’équin va entrainer un appui beaucoup plus rapide et important sur l’avant du pied et donc le pied amortit moins le poids du corps ce qui entraine de nombreuses répercussion à distance. 

V. Signes cliniques

  • Ceinture scapulaire déjetée en avant → scapulalgie 
  • Hyperlordose lombaire favorisant l’antélysthésis → lombalgie 
  • Rotation interne de l’articulation coxo fémorale → coxalgie 
  • Flesshum de genou et strabisme interne patellaire → syndrome fémoro patellaire 
  • Hyper appui sur l’avant pied sur les têtes de MII et MIII (hallux valgues, orteils en griffe, syndrome de Morton…) → Métatarsalgie 
  • Valgus de cheville – horizontalisation du tendon du muscle long fibulaire → Instabilité chronique de cheville 
  • Hyperpression sur l’aponévrose plantaire → Musculo-aponévrosite plantaire 

VI. Mise en évidence :

1° Observation de la marche : hyper appui avant pied, instabiltié de cheville… 

2° Signe de Silverskiold 

  • Patient allongé ou assis, exercer une pression légère sur l’avant pied. Si l’équin (flexion plantaire > 5°) est non réductible genou tendu, il existe une briéveté. 
  • On réalise le même test genou fléchi à 90° afin de spécifier la brièveté des gastrocnémiens et non du muscle soléaire. Si l’équin est réduit, il existe une brièveté des gastrocnémiens. 

VII. Traitement

1° auto-étirement quotidien des gastrocnémiens : 

Dans un premier temps : 3-4 fois par jour pendant 2 à 3 minutes 

2° Chirurgie 

Cas extrême si le patient a une brièveté trop importante, on allonge les gastrocnémiens en coupant ses aponévroses 

VIII. Conclusion

La brièveté des gastrocnémiens touche la moitié de la population et la plupart des patients ne manifestent pas forcément de signes cliniques. Elle s’installe dès la puberté et ne fait que s’aggraver si le patient ne réalise pas d’étirements. Les symptômes arrivent généralement vers 40-50 ans alors que le processus est de moins en moins réversible. Plus elle est dépisté tôt, plus le pronostic est encourageant. 

 

Arken Laouiti 
Ostéopathe D.O. à Tours 


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